Les Autochtones habitent le Québec depuis des millénaires. Avec l’arrivée de familles outre-Atlantique dans Charlevoix, à partir de 1676, nous partageons avec les Autochtones des liens familiaux et un amour du territoire. Des familles prennent racine le long du Saint-Laurent. Débutant à Baie-Saint-Paul, dans la seigneurie de Beaupré, le peuplement français s’étend ensuite à Petite-Rivière-Saint-François, La Malbaie, les Éboulements et L’Isle-aux-Coudres. Les familles nombreuses de Charlevoix essaiment un peu partout en Amérique. Peut-être, portez-vous le nom d’une d‘entre elles ?  Avec Passeurs de mémoire, Parcours Fil Rouge et le Musée de Charlevoix vous invitent à une grande fête de famille !
Le tailleur d’habits Claude Bouchard, surnommé « Petit Claude », traverse l’Atlantique sur un navire affrété par Robert Giffard à l’été 1650. À l’approche de la trentaine, quatre ans après son arrivée, Claude épouse, à Québec, Louise Gagné, âgée d’un peu plus de 12 ans. Elle était arrivée dix ans plus tôt avec ses parents, le meunier, Louis Gagné, et Marie Michel. 
Les jeunes mariés s’établissent sur la côte de Beaupré. En 1657, le procureur général de la Compagnie de Beaupré, Olivier Letardif, lui attribue une terre près du cap Tourmente. En 1658, le couple déménage à Château-Richer pour se mettre à l’abri des raids autochtones. 
En 1675, Claude reçoit une concession à Petite-Rivière-Saint-François. Il s’y rend l’année suivante et devient ainsi le premier colon européen résident dans Charlevoix. Il est possible que Louise n’arrive pas en même temps que Claude, mais elle est bien présente à partir de l’hiver 1679 et leurs deux derniers enfants y naissent. Son frère, Ignace Gagné, ne tarde pas à les rejoindre ainsi que des Tremblay, Simard et Laforest.
Dix des douze enfants de Louise et Claude atteignent l’âge adulte. Leur fils Jacques ne se marie pas, Louis s’établit à Montréal et Antoine et François perpétuent le patronyme dans Charlevoix, au Saguenay et au Lac-Saint-Jean. 
François et Antoine et leur sœur Rosalie épousent des frères et sœurs Simard. Les autres filles épousent des descendants de grandes familles, Tremblay, Lavoie, etc. Claude Bouchard décède à Petite-Rivière, en 1699, à l’âge de 73 ans et Louise y décède en 1721, à l’âge de 79 ans. Leurs descendants habitent toujours Petite-Rivière-Saint-François. Au moment d’écrire ces lignes, le maire du village est un Bouchard.