Capsules d'info

Introduction

En complément de chacun des circuits-familles, « Passeurs de mémoire » propose des capsules d'info gratuites.

Filles du roi

L’arrivée des jeunes filles françaises à Québec, 1667. (Bibliothèque et Archives Canada, R2739-2-8-E)

Madeleine Després arrive dans la colonie comme Fille du roi, en 1673. À cette époque, le roi favorise la migration des femmes en âge de se marier dans le but de peupler la colonie. L’habillement et les dépenses de la traversée sont alors pris en charge par le roi. Entre 1667 et 1672, notons que chacune d’elles reçoit une dot royale d’au moins 50 livres tournois. Certaines reçoivent une dot plus importante, 100 ou 200 livres, et parfois, en raison de la pénurie de monnaie, elles reçoivent des denrées provenant des magasins du roi de la colonie.

L’arrivée des Filles du roi est un événement désigné au registre du patrimoine culturel du Québec. On y lit : « Pendant dix ans, elles sont entre 764 et 1 000 à profiter de cette initiative royale et à s’installer dans la colonie. Le taux de natalité en Nouvelle-France atteint alors les 63 naissances par 1 000 habitants. Conséquemment, les Filles du roi ont largement contribué à faire doubler la population coloniale de 1666 à 1672. » 

Origines

Saint-Jean-de-l’île-d’Orléans, vers 1900. (Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P684, D23)

Nicolas Audet dit Lapointe, né le 12 juillet 1637 dans l’ancienne commune de Taizé-Maulais (Deux-Sèvres), est baptisé en l’église Saint-Pierre à Maulais. Ses parents, Innocent Audet et Vincende Roy, sont du même patelin. Le grand-père paternel est meunier. Bien que l’identité des grands-parents maternels soit connue, leur profession ne l’est pas.

Vincende Roy décède à l’âge de 35 ans, en octobre 1644. Elle laisse dans le deuil son mari et ses enfants : Nicolas, alors âgé de sept ans, une fille de dix ans et deux autres âgées de trois ans et de neuf mois. Le père de Nicolas épouse Michelle Richard le 10 janvier 1645. En 1663 Nicolas Audet, sans métier, décide de prendre le bateau jusqu’à Québec. Que fait-il entre la mort de sa mère et son départ pour Québec? Probablement rien pour le décourager d’émigrer pour améliorer son sort.

Lapointe en Nouvelle-France

Lorsqu’il débarque à Québec, Nicolas Audet trouve du travail comme domestique de monseigneur de Laval. À la fin de son engagement, l’évêque lui concède une terre à Saint-Jean sur l’île d’Orléans. L’acte de concession fait déjà référence au surnom « Lapointe ». Étant donné qu’aucun acte relatif à la famille ne porte ce surnom avant la venue en Nouvelle-France de Nicolas, on peut dire que c’est ici qu’il reçoit ce surnom. 

Madeleine Després

La danse aux noces. Pieter Breughel, le jeune, 1925. (Wikimedia) 

Madeleine Després, née vers 1655, dans le quartier Saint-Sauveur de Paris, est la fille de François et de Madeleine Legrand de Saint-Larmeur. Madeleine apporte en Nouvelle-France des biens d’une valeur de 200 livres et un don du roi de 50 livres.

Madeleine arrive relativement tôt en 1670, car son mariage avec Nicolas Audet est célébré le 15 septembre, à Sainte-Famille-de-l’Île-d’Orléans. Dans les années qui suivent, Madeleine sera la marraine de Jean Pasquier en 1682 et de Jean François Tibierge en 1691.

Descendants

Nicolas et Madeleine ont 11 enfants, dont dix atteignent l’âge adulte, trois filles et sept fils. Le premier enfant décède à la naissance, les trois plus jeunes partent pour Boucherville et les autres habitent sur l’île d’Orléans.
 

Joseph Audet dit Lapointe

Vieux moulin à vent à l’île aux Coudres, 1941. (Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6,S7,SS1,P3747, photo : Herménégilde Lavoie)

Joseph, cinquième enfant de Nicolas et de Madeleine, est particulièrement intéressant pour les Audet dit Lapointe de Charlevoix, ses descendants. Né en octobre 1680 à Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans, Joseph épouse Jeanne Pouliot le 5 novembre 1703 à Saint-Laurent-de-l’Île-d’Orléans. Joseph et Jeanne ont sept enfants entre 1704 et 1717. Joseph décède entre juillet 1730 et mars 1732 et Jeanne lui survit pendant 27 ans.

De leurs sept enfants, l’aîné, baptisé Joseph lui aussi, se marie deux fois : avec Charlotte Jahan en 1725 et avec Anne Therrien en 1740. Deux demi-frères, Pierre, avant-dernier du premier lit, et Barthélémy, aîné du deuxième lit, se marient dans Charlevoix et s’y établissent. Pierre Audet dit Lapointe épouse Madeleine Bouchard en 1764. Barthélémy épouse, aux Éboulements, en 1765, Madeleine Tremblay qui descend de Louis Tremblay. Au moment de son mariage, le seigneur des Éboulements est un cousin de son père.

Charles Lapointe

Charles Lapointe, 1999. (Wikimédia)

Né en 1944 à Tadoussac, Charles Lapointe fait partie du corps diplomatique canadien; il travaille à Ottawa et dans des ambassades canadiennes à l’étranger.

Député fédéral de Charlevoix de 1974 à 1984, Charles Lapointe assume la responsabilité de plusieurs portefeuilles comme ministre d’État aux petites Entreprises et au Tourisme, ministre des Approvisionnements et Services et ministre des Travaux publics. Après sa retraite de la politique, il occupe le poste de président-directeur général de l’International Aeroplane Company (IACO), filiale de Lavalin en Irlande. Il occupe ensuite celui de président-directeur général de l’Office des Congrès et du Tourisme du grand Montréal, jusqu’à sa retraite en 2013. Durant son mandat à Tourisme Montréal, il représente le Canada au conseil exécutif de l’Organisation mondiale du tourisme, de 2005 à 2007. Charles Lapointe a été propriétaire d’une maison de villégiature sur le « premier boulevard » à La Malbaie.

Décès

Nicolas Audet dit Lapointe décède à Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans le 9 décembre 1700 à l’âge de 63 ans. 

Les Lapointe de Charlevoix

Monument funéraire de la famille d’Abraham Lapointe, cimetière de La Malbaie, 2023. (Collection privée, Sylvain Dufour)

Les descendants de Pierre et Barthélémy Audet dit Lapointe conservent le surnom Lapointe jusqu’à l’émergence de pratiques différenciées aux Éboulements et à La Malbaie. Des exceptions sont toujours possibles, mais, compte tenu du peu de mobilité de la population, on observe qu’en général, le surnom Lapointe s’estompe aux Éboulements et à Saint-Irénée, dont les débuts sont associés à l’arrivée de nombreux habitants des Éboulements. À l’opposé, le surnom Lapointe domine dans la région de La Malbaie où, à partir des années 1850, Audet disparaît et les membres de cette famille deviennent des Lapointe.
 

Serviteur

Domestique du XVIIe siècle. (Microsoft Bing, générée par IA Dall-E, 2023)

Au service d’une ou de plusieurs autres personnes, le domestique, ou serviteur, de cette époque travaille pour des individus ou pour les communautés religieuses dans leurs hôpitaux ou leurs autres propriétés.

Au début de la Nouvelle-France, la plupart des domestiques, hommes ou femmes, sont âgés d’environ 20 ans et arrivent dans la colonie avec un contrat déjà signé, comme « engagé ». Avec le temps, l’âge moyen diminue et les engagés sont recrutés localement parmi les enfants disponibles dans la colonie.  Les jeunes domestiques, de plus en plus nombreux à la fin du XVIIe siècle, sont souvent trop faibles pour effectuer des tâches lourdes. Ils sont alors responsables des tâches ménagères, de l’entretien du jardin et des animaux.

Les domestiques peuvent aussi être plus âgés ou plus jeunes. Il n’est pas rare de voir les parents pauvres « louer » un ou plusieurs de leurs enfants en tant que domestiques pour se faire un peu d’argent. Le domestique des villes pourra aussi assumer les travaux ménagers et même la cuisine si son employeur est d’une classe supérieure ou un riche marchand. À la campagne, le domestique effectue toutes sortes de tâches agricoles ; il défriche, cultive et s’occupe du bétail. Les femmes s’occupent de la volaille, du bétail, du potager, du nettoyage de la maison et de la lessive. 

Armoiries

Armoiries Audet Lapointe.  (Association des descendants de Nicolas Audet dit Lapointe)

L’association des descendants de Nicolas Audet dit Lapointe a enregistré ses armoiries auprès de la garde de l’armorial de l’Autorité héraldique du Canada :

  • « La portion du haut symbolise les deux régions de France d’où chacun des membres ancestraux est originaire. En effet, le château sur fond rouge, présent dans les armoiries du Poitou, représente la région natale de l’ancêtre Nicolas Audet. Le navire sur fond rouge, présent dans les armoiries de Paris, représente, pour sa part, l’archevêché de Paris, lieu d’origine de Magdeleine Després. Nicolas et Magdeleine se sont connus et mariés au Canada.
  • La forme blanche du chevron représente l’océan et la traversée originelle des premiers ancêtres. Ce chevron évoque à la fois la forme simplifiée d’un "A", première lettre du nom Audet, et une pointe qui rappelle le nom Lapointe.
  • La partie inférieure représente une terre verte et fertile. Elle symbolise la terre d’accueil et l’île d’Orléans. Les dix fleurs de lis évoquent les 10 lignées de descendants issues de l’union de Nicolas et Magdeleine et dont sept portent les noms Audet et Lapointe."

Passeurs de mémoire au pays de Charlevoix

Dès l’été 2024, vous pourrez vous procurer le livre Passeurs de mémoire au pays de Charlevoix, publié aux Éditions GID. Il sera en vente à la boutique du Musée de Charlevoix, sur le site Web de Parcours Fil Rouge ou en librairie.