En complément de chacun des circuits-familles, « Passeurs de mémoire » propose des capsules d'info gratuites.
Église Notre-Dame de l’Assomption, Rocquefort. (Photo : Marylène Geulin Leprince)
Quand Damien Bérubé naît, le 2 février 1647 à Rocquefort en Normandie, son père Robert a 46 ans et sa mère Catherine, 45 ans.
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE sur l'histoire de cette grande famille, consultez l'ouvrage La saga des Bérubé depuis 900 ans. D’abord produit au bénéfice des membres de l’Association des familles Bérubé, le volume est disponible sur son site Web en cliquant ici.
Port de Dieppe. (Gravure, Matthäus Merian, Frankfurt, 1657)
Vraisemblablement motivé par une situation économique difficile et attiré par les conditions offertes par la France pour peupler sa colonie, Damien Bérubé se serait engagé au service de Jean-Baptiste-François Deschamps de La Bouteillerie en 1671.
Deschamps pourra compter sur huit hommes qui l’aideront à défricher la terre et à lui construire une maison sur une concession qu’il espère obtenir ; il promet de leur octroyer des terres. À l’été 1671, Deschamps et ses hommes quittent la France sur le navire Saint-Jean-Baptiste à destination de Québec. Un an plus tard, le 29 octobre 1672, le projet se concrétise : l’intendant Jean Talon lui concède la seigneurie de La Bouteillerie aussi appelée seigneurie de la Rivière-Ouelle.
Il est difficile de confirmer le moment exact de l’arrivée de Damien dans cette seigneurie. La première mention de sa présence date au moins de 1674, moment où il reçoit sa concession. Damien réside dans la seigneurie de La Bouteillerie au moment de son mariage avec Jeanne Savonnet et cette dernière est probablement arrivée en août 1679.
Jeanne Savonnet, née vers 1649, est la fille de Jacques et d’Antoinette Babilette Parmentier. En 1670, Jeanne quitte Paris pour se rendre en Nouvelle-France possiblement comme Fille du roi. À cette époque, le roi favorise la migration de ces femmes dans le but de peupler la colonie.
L’habillement et les frais de la traversée sont alors pris en charge par le roi. Entre 1667 et 1672, notons que chacune d’elles reçoit une dot royale d’au moins 50 livres tournois. Certaines reçoivent plus, 100 ou 200 livres, et parfois en raison de la pénurie de monnaie, le roi leur donne des denrées provenant des magasins du roi de la colonie.
L’arrivée des Filles du roi est un événement désigné au registre du patrimoine culturel du Québec. On y lit : « Pendant dix ans, elles sont entre 764 et 1 000 à profiter de cette initiative royale et à s’installer dans la colonie. Le taux de natalité en Nouvelle-France atteint alors les 63 naissances par 1 000 habitants. Conséquemment, les Filles du roi ont largement contribué à faire doubler la population coloniale de 1666 à 1672. »
Jeanne se marie trois fois : avec Jean Soucy en 1670, avec Damien Bérubé en 1679 et avec François Miville en 1692. Après son mariage avec Damien Bérubé, les quatre enfants nés de son mariage avec Jean Soucy, alors tous âgés de moins de dix ans, continuent de vivre avec leur mère et son nouvel époux. Ils verront naître les enfants de cette nouvelle famille qui porteront le nom de Bérubé.
Devenu veuf depuis le mois d’août 1687, François Miville était alors responsable de nombreux enfants. Au début de l’année 1688, il devient tuteur des enfants de son frère Jacques et de sa belle-sœur Catherine Baillon. François loue une terre à Rivière-Ouelle le 7 novembre 1689 et s’y établit définitivement. Après son mariage avec Jeanne Savonnet, les enfants Bérubé vivent avec eux, les enfants Miville et Soucy étant mariés ou en mesure de subvenir à leurs besoins ou sous la garde d’autres personnes. Plus tard naîtra Marie-Françoise Miville, issue du troisième mariage de Jeanne.
Jeanne Savonnet est la mère de cinq fils et de six filles et l’ancêtre de tous les descendants des familles Soucy et Bérubé d’Amérique. Jeanne est aussi, par le mariage de ses enfants, l’ancêtre des descendants d’autres familles telles les Bois, Lebel, Morais, Plourde et Roussel.
L’implication de Jeanne dans sa communauté est digne de mention. À Rivière-Ouelle, le 3 août 1704, Jeanne et Noël Pelletier (Peltier) sont respectivement marraine et parrain de Joseph qui, avec son père François et sa mère Marguerite, est inscrit dans l’acte de baptême sans nom de famille.
Acte de baptême de François, Rivière-Ouelle, 3 août 1704.
Cet acte se lit comme suit : « L’an mil sept cent quatre ce troisième aout a ete baptise par --- soussigné cure de cette paroisse joseph age d’un mois fils de François et Marguerite la femme --- sauvages le parrain a ete Noel Peltier et la marraine Jeanne Savonnet épouse de Francois Miville qui ont declaré ne savoir --- ny signer a ete interpellez… ». JBernard De Requeleyne
Les premiers enfants de Damien Bérubé et Jeanne Savonnet sont baptisés à Rivière-Ouelle par un missionnaire qui inscrit les actes de baptême dans les registres de la chapelle la plus proche en retournant vers Québec ; pour l’aînée, c’est à L’Islet et, pour Pierre, c’est à Cap-Saint-Ignace. Damien Bérubé et sa femme Jeanne ont six enfants : trois garçons et trois filles. De ce nombre, trois laissent une descendance : Jeanne-Marguerite, Pierre et Mathurin. Quatre enfants du couple Bérubé-Savonnet épousent des descendants de quatre autres familles fondatrices de la seigneurie : Plourde, Dancause, Ouellet et Miville-Deschênes.
Pierre épouse Geneviève, fille du pionner Pierre Dancause (Dancosse) et de Madeleine Bouchard. Ils ont 14 enfants dont dix fondent à leur tour une famille. Le 16 août 1707, Ignace épouse Angélique Marguerite Ouellet, fille de René et de Thérèse Mignault. Ignace Bérubé décède le 7 mars 1709, sans avoir eu d’enfant.
Quant à Mathurin, il épouse Angélique Miville-Deschênes le 6 avril 1712. Elle est la fille de Jean Miville-Deschesnes et de Madeleine Dubé. Ils ont 13 enfants et 10 ont à leur tour des enfants. Jean Miville est le fils des pionniers Jacques Miville et Catherine Baillon et Madeleine est la fille des pionniers Mathurin Dubé et Marie Campion. Damien Bérubé et Jeanne Savonnet ont une trentaine de petits-enfants, dont près d’une dizaine de garçons mariés qui perpétuent le nom de Bérubé.
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, suivez les traces des familles Dancause, Lebel, Ouellet, Plourde, Miville-Deschênes et Soucy et procurez-vous les circuits généalogiques PASSEURS DE MÉMOIRE qui leur sont consacrés en cliquant ici.
Monument érigé au cimetière de Rivière-Ouelle en 1988 à l’occasion du 300e anniversaire du décès de Damien Bérubé. Plaque commémorative en hommage à Damien Bérubé et Jeanne Savonnet, 2004. (Photo : Parcours Fil Rouge, 2019)
Le 7 mars 1688, à 41 ans, Damien décède le même jour que ses filles Josèphe et Thérèse, quelques mois avant la naissance de son dernier fils, Mathurin.
Jeanne Savonnet se remarie le 7 novembre 1692 avec le veuf François Miville avec qui elle a une autre fille. Jeanne décède le 12 mars 1721 et elle est inhumée dans le cimetière de Rivière-Ouelle le jour suivant.
À proximité de l’entrée du cimetière Notre-Dame-de-Liesse se trouvent un monument et sa plaque en hommage aux ancêtres Damien Bérubé et Jeanne Savonnet et un autre monument érigé la même année pour rendre hommage à Jeanne Savonnet et à son premier époux, Jean Soucy.
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, rendez-vous à l'entrée du cimetière de Rivière-Ouelle et découvrez le Mémorial situé dans le Parc des ancêtres. Le plan du cimetière et les listes de défunts sont conçus pour faciliter la localisation. Le Mémorial évoque aussi plusieurs éléments inscrits dans ce secteur d’intérêt historique.
Lors de son mariage avec René Plourde (Pelourde) en 1697, Jeanne-Marguerite Bérubé, fille aînée de Jeanne Savonnet et de Damien Bérubé, a trois frères (Pierre, Ignace et Mathurin Bérubé) ainsi que quatre demi-frères et demi-sœurs Soucy issus d’un premier mariage de sa mère (Anne, Pierre, Marie-Anne et Guillaume Soucy). Son père Damien est décédé depuis 1688 et sa mère est remariée depuis 1692 avec le veuf François Miville.
De l’union de Jeanne-Marquerite avec René Plourde, naissent cinq garçons et une fille. De ce nombre, cinq survivent et presque tous se marient. Jeanne-Marguerite hérite, comme ses frères Pierre, Ignace et Mathurin Bérubé, du quart de la grande terre que possédait son père Damien. À la mort de Jeanne-Marguerite, sa partie de la terre paternelle est divisée entre ses cinq enfants Plourde, alors mineurs. Vers 1750-1753, les frères Pierre et Augustin Plourde se partagent à deux la part des cinq Plourde. Ils possèdent aussi les 8/11 de la terre de Mathurin Bérubé.
Au numéro 112 du chemin du Sud-de-la-Rivière à Rivière-Ouelle, découvrez le Marqueur Bérubé-Savonnet. La concession Bérubé longe la rivière Ouelle au nord et elle mesure 12 arpents de large sur 42 arpents de long. À quelques mètres vers l’est du Chemin du Sud-de-la-Rivière se trouve le Marqueur Plourde-Bérubé qui conduit à la terre ancestrale de Jeanne-Marguerite Bérubé (Plourde), fille de Jeanne Savonnet. À La Pocatière sur le terrain de l’évêché, le Marqueur Soucy-Fouquereau se situe sur la terre de Pierre Soucy, un fils né du premier mariage de Jeanne Savonnet.
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, consultez la zone « Marqueur-Famille » sur le site Web Parcours Fil Rouge.
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE et suivre les traces de la famille Plourde, procurez-vous le circuit généalogique PASSEURS DE MÉMOIRE consacré à cette famille en cliquant ici.
Joseph Bérubé. (Municipalité de Rivière-Ouelle)
Maire de Rivière-Ouelle en 1905.
Armoiries de l’Association des familles Bérubé. (Association des familles Bérubé inc.)
« Armes : Parti de gueules et de sinople à une tête de léopard, tenant dans sa gueule trois annelets entrelacés d’or, brochante sur le parti ; au chef bastillé d’azur chargé d’une fleur de lis accostée d’une gerbe de blé et d’un navire trois mâts, le tout d’or.
Cimier : Un écureuil séant d’or, chargé sur l’épaule d’un chevron d’azur et cassant une noix au naturel.
Devise : « FIDE ANIMO ET SAPIENTIA » signifiant « Avec foi, courage et sagesse »
Armoiries : La tête de léopard (c’est-à-dire, dans le blason français, une tête de lion posée de front) représente l’origine normande de Damien Bérubé, l’ancêtre des Bérubé nord-américains. Les annelets qui représentent ici trois siècles d’histoire symbolisent aussi les trois vertus nommées dans la devise ainsi que la foi chrétienne de Damien. Le bastillé fait allusion à une muraille et illustre le métier de maçon que pratiquait l’ancêtre. La fleur de lis représente la France et la Nouvelle-France, alors que le navire et la gerbe de blé évoquent les métiers des toutes premières générations des Bérubé en Amérique.
Cimier : L’écureuil et le chevron sont repris du cimier des armoiries attribuées au Barroby, ici dans des couleurs inversées. Ils évoquent donc des patronymes aux racines non éloignées de celles des Bérubé. »
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, parcourez le circuit généalogique Passeurs de mémoire consacré à la famille Bérubé en cliquant ici et procurez-vous le premier livre de la collection historique « Passeurs de mémoire », Le Kamouraska et la Grande-Anse, en cliquant ici. Publié aux Éditions GID, ce premier titre embrasse le territoire du Kamouraska avec une incursion à l’ouest soit le littoral du fleuve Saint-Laurent, de Saint-André à Saint-Roch-des-Aulnaies, couvrant jusqu’aux terrasses du piémont et à l’arrière-pays.
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE et suivre les traces des familles Lebel, Miville-Deschênes, Plourde et Soucy, procurez-vous les circuits généalogiques PASSEURS DE MÉMOIRE qui leur sont consacrés en cliquant ici.
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE sur les familles Bérubé et Soucy, consultez les sites Web de l’Association des familles Bérubé en cliquant ici et de l’Association des familles Soucy en cliquant ici.