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Bien que les Blackburn soient originaires de La Malbaie, il n’en reste pratiquement plus dans Charlevoix et c’est au Saguenay que la famille s’agrandit.
Hugh Blackburn naît le 10 mars 1746 à Tranent, une petite ville à environ 18 km à l’est d’Édimbourg. Les circonstances de son arrivée au Canada sont nébuleuses. Il ne fait aucun doute que Hugh aime la vie dans les bois et dans les postes de traite. Ce n’est qu’en 1782 qu’il vient s’établir à La Malbaie. Menuisier, on le retrouve à Tadoussac comme trafiquant de fourrures. C’est là que, vers 1775, il se lie à la métisse innue de troisième génération, Geneviève Gagnon dit Javotte, fille de Jean Gagnon, commis au Poste du roi, et de Cécile Kaorate-Pelletier, métisse d’ascendance montagnaise et européenne.
La femme du trappeur. Alfred Jacob Miller, 1837. (Wikimédia)
Cécile, mère de Geneviève, est la fille de Thomas Kaorate et de la métisse Jeanne Pelletier, fille de Nicolas Pelletier de Québec et de Madeleine Teg8chik (prononcé Tegouchik). À l’époque de la Nouvelle-France, le droit canon interdit les mariages entre catholiques et païens. Cependant, les coureurs des bois emploient souvent des femmes autochtones pour aider à maintenir et déplacer leurs campements. Les femmes leur servent aussi de compagnie et les unions sont reconnues dans les différentes communautés.
Les missionnaires doivent instruire et baptiser les adultes et les enfants avant de rendre les unions « forestières » légitimes. En 1735, Louis XV interdit la plupart des mariages mixtes. La pratique reste toutefois prévalente, comme en témoigne l’essor de plusieurs communautés mixtes dans le bassin des Grands Lacs, notamment sur les rives du lac Supérieur. Quelques métis sont intégrés à la société canadienne-française. Cependant, un plus grand nombre s’intègre dans la société autochtone du parent (généralement la mère) et, par manque de registres civils, leurs traces sont difficiles à retrouver.
Moulin banal de la seigneurie de Murray Bay, vers 1925. (Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6,S8,SS1,SSS254,D1037, photo : Edgar Gariépy)
En 1798, à l’occasion du baptême de son plus jeune enfant, Hugh Blackburn s’inscrit au registre paroissial de La Malbaie en tant que meunier. Le moulin banal du seigneur John Nairne est sur la rivière Mailloux, comme durant le Régime français. La meunerie est l’un des plus vieux métiers du monde! Le pain est central dans l’alimentation des habitants de la Nouvelle-France. Le seigneur emploie un meunier pour faire fonctionner le moulin qu’il doit construire. En milieu rural, le moulin est un bien reconnaissable, comme l’église et le manoir seigneurial.
En Nouvelle-France, comme en France, les censitaires de la seigneurie doivent, en vertu du droit seigneurial, moudre leur grain au moulin banal. Les censitaires doivent également donner un sac de grains sur 14 au seigneur du lieu. Durant le Régime français, il n’y a pas de boulangers dans les campagnes. Le meunier et sa famille vivent normalement au deuxième étage du moulin, lequel est mû soit par le vent, soit par l’eau. Le meunier supervise toutes les opérations liées à la mouture du grain. Il voit aussi à l’emballage du produit fini (la farine), à sa pesée et, au besoin, à son entreposage.
Maurice Blackburn, 1983. (Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P833,S2,D510, Fonds La Presse)
Le musicien et réalisateur de cinéma, Maurice Blackburn, naît à Québec en 1914. Son père Georges épouse Corrine Lacombe en 1912. Il pratique le métier d’électricien à l’Anglo-Pulp (Daishowa).
Maurice compose la musique de plusieurs films de Norman McLaren et on lui décerne le prix Albert-Tessier en 1983. Il décède en 1988. Il reçoit le prix Albert-Tessier en 1983. « Il peut sembler inusité qu’un musicien reçoive une haute distinction habituellement remise à un cinéaste. Quand on apprend qu’il s’agit de Maurice Blackburn, cependant, l’étonnement s’estompe rapidement. C’est que Blackburn a consacré l’essentiel de sa production à la musique pour le cinéma, ayant signé des partitions originales pour 414 films entre 1941 et 1985. » Marcel Jean
Maurice Blackburn descend d’Augustin, fils de Hugh et de Mary Nairne, fille du seigneur de La Malbaie, John Nairne. Augustin et Mary s’établissent d’abord à Québec. Après le décès de Mary en mai 1821, Augustin revient à La Malbaie et se rapproche de la famille Nairne qui garde les trois enfants issus de son mariage avec Mary. John, le plus jeune des deux fils d’Augustin et Mary, s’établit à Québec ainsi que tous ses descendants.
Dès l’été 2025, vous pourrez vous procurer le livre Passeurs de mémoire au pays de Charlevoix, publié aux Éditions GID. Il sera en vente à la boutique du Musée de Charlevoix, sur le site Web de Parcours Fil Rouge ou en librairie.