Les Autochtones habitent le Québec depuis des millénaires. Avec l’arrivée de familles outre-Atlantique dans Charlevoix, à partir de 1676, nous partageons avec les Autochtones des liens familiaux et un amour du territoire. Des familles prennent racine le long du Saint-Laurent. Débutant à Baie-Saint-Paul, dans la seigneurie de Beaupré, le peuplement français s’étend ensuite à Petite-Rivière-Saint-François, La Malbaie, les Éboulements et L’Isle-aux-Coudres. Les familles nombreuses de Charlevoix essaiment un peu partout en Amérique. Peut-être, portez-vous le nom d’une d‘entre elles? Avec Passeurs de mémoire, Parcours Fil Rouge et le Musée de Charlevoix vous invitent à une grande fête de famille !
Les Boudreault de Charlevoix descendent du petit-fils de l’Acadien Michel Boudreau, prénommé comme son grand-père. Né vers 1600, Michel Boudreau quitte la Bretagne en 1632 pour se rendre en Acadie. Il accompagne le commandeur Isaac de Razilly avec qui il débarque à l’embouchure du fleuve La Hève, alors sous contrôle écossais.
En 1641 à Port-Royal, Michel épouse Michelle Aucoin. Née vers 1618 près de La Rochelle, Michelle débarque en Acadie avec sa mère, sa sœur, son frère, son beau-père et son demi-frère, René Landry. En 1685, les lettres patentes du roi confirment la nomination de Michel au titre de lieutenant-général civil et criminel.
Entre 1755 et 1763, quelque 10 000 Acadiens sont déportés et envoyés à différents endroits autour de l’Atlantique. Plusieurs se retrouvent dans des colonies anglaises, d’autres en France ou dans les Caraïbes. Les petits-enfants de Michel Boudreault et Michelle Aucoin sont du nombre. Parmi eux, Michel avec ses frères, ses sœurs et sa femme, Céline Leblanc, sont alors guidés vers Québec par un missionnaire et un officier de la Marine.
Jean-Baptiste, fils de Michel et de Cécile Leblanc, s’établit à Saint-Joachim avec son épouse, Agnès Pitre, et leur fille Marie choisit Saint-Féréol-les-Neiges. En 1768, leur fils, François, épouse Sophie Martel de L’Isle-aux-Coudres. Parmi leurs enfants, quatre fils migrent vers l’intérieur des terres, à Sainte-Agnès.
Quant à René Boudreau et Judith Pitre, sœur d’Agnès, ils s’établissent à L’Isle-aux-Coudres. Leur fils Pierre y pratique le métier de meunier, deux de ses fils y habitent tandis qu’un autre se déplace vers les Éboulements. D’autres descendants choisissent Baie-Saint-Paul. L’orthographe du patronyme se transforme et Boudreau devient Boudreault durant le XIXe siècle.