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L’arrivée des jeunes filles françaises à Québec, 1667. Illustration, Charles William Jeffereys. (Bibliothèque nationale de France, Collection Gallica)
Catherine Paulo, belle-mère d’Étienne Desbiens, est une Fille du roi arrivée en Nouvelle-France en 1663. À cette époque, le roi favorise la migration de femmes dans le but de peupler la colonie et il se charge de l’habillement et des frais de la traversée. Entre 1667 et 1672, chacune d’elles reçoit une dot royale d’au moins 50 livres tournois. Certaines reçoivent une dot plus importante, 100 ou 200 livres, et parfois, en raison de la pénurie de monnaie, le roi leur donne des denrées provenant des magasins du roi de la colonie.
Depuis 2013, l’arrivée des Filles du roi en Nouvelle-France est un évènement culturel désigné en vertu de la loi sur le patrimoine culturel du Québec : « Pendant dix ans, elles sont entre 764 et 1 000 à profiter de cette initiative royale et à s’installer dans la colonie. Le taux de natalité en Nouvelle-France atteint alors les 63 naissances par 1 000 habitants. Conséquemment, les Filles du roi ont largement contribué à faire doubler la population coloniale de 1666 à 1672. »
Étienne Desbiens, fils de Denis et Jeanne dite Suzanne Dupuy, arrive dans la colonie vers 1690. Originaire de Moulismes, une petite commune à 48 km au sud-est de Poitiers, Étienne serait né vers 1648. En 1665 à Moulismes, sa sœur Catherine épouse Hilaire Lansereau et son frère Étienne est témoin. Les activités d’Étienne entre le mariage de sa sœur et son arrivée à Montréal nous sont inconnues.
Née en 1665, Marie Campeau, fille d’Étienne Campeau et de Catherine Paulo, arrive en Nouvelle-France comme Fille du roi. Sa sœur, Françoise, un peu plus âgée qu’elle, habite toujours en France. En revanche, sa cousine, Marie Paulo, qui fait la traversée quatre ans avant Catherine, épouse Daniel Panier en 1659. Le père de Marie Campeau, Étienne, arrive en Nouvelle-France vers 1659. Originaire de Brive-la-Gaillarde, une commune du sud-ouest de la France, dans le département de Corrèze, Étienne exerce les métiers de maçon, taillandier et cultivateur et, comme bien d’autres, il est milicien.
Étienne Campeau et Catherine Paulo se marient à Montréal le 26 novembre 1663 et ils s’établissent à la Pointe-Saint-Charles. La naissance de leur fille Marie est précédée de peu par celle d’un frère prénommé Étienne, comme son père. Les grands-parents paternels de Marie, Léonard et Françoise Maugé, habitent en France. Ses grands-parents maternels sont Pierre Poleau et Renée Courtetelle.
Marie Campeau épouse en premières noces, le 2 décembre 1684 à Montréal, Nicolas Lepileur. Quatre enfants sont issus de ce mariage. Parmi eux, seul l’aîné, Jean-Baptiste, atteint l’âge adulte et il décède à 101 ans. Le 28 septembre 1710, presque deux ans après le décès d’Étienne Desbiens le 19 octobre 1708, Marie Campeau se remarie avec Julien Perrusie dit Baquet. Aucun enfant ne naît de cette union.
L’entrepreneur forestier Joseph-Henri dit Piton Desbiens possède une cour à bois dans le rang Nord-Est-de-la-Rivière-Malbaie et il habite Clermont. Joseph-Henri épouse Alma dite Emma Tremblay à Chicoutimi en 1915. À cette occasion, il se déclare cardeur domicilié à Chicoutimi. Il revient à La Malbaie et élève sa famille dans le secteur de la chute Nairne, devenu la municipalité de Clermont en 1935. Piton Desbiens est le deuxième maire de Clermont.
Arrivé en Nouvelle-France au début de la quarantaine, Étienne Desbiens décède à Montréal, le 19 octobre 1708, à l’âge de 60 ans, après seulement 17 ans de mariage. Il laisse dans le deuil, outre son épouse, Marie Campeau, enceinte de leur dixième enfant, qui naît le 4 mars 1709, sept enfants ayant entre 2 et 17 ans. Antoine, le quatrième, décède six jours avant son père, à l’âge de 11 ans.
Chalet du club de golf Murray Bay, vers 1930. [The Murray Bay Golf Club, Murray Bay, Quebec, Canada] (Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Photogelatine Engraving Co. Limited)
La pratique du golf à La Malbaie commence en 1876, après l’établissement du Montreal Golf Club en 1873 et du Royal Quebec en 1874. Le club est incorporé le 24 juillet 1894, ce qui en fait le troisième plus ancien d’Amérique du Nord et celui qui est situé au même endroit le plus longtemps. Le golf se joue aujourd’hui sur les mêmes terres qu’en 1876.
Madame Hubert Warren, Désirée Guay, et monsieur Charles Angers louent les terres du seigneur et permettent aux villégiateurs d’y pratiquer leur sport préféré, contre rémunération, bien sûr. Les pionniers du club, en 1894, sont le docteur D.M. Stimson, président, Henri Hamel, secrétaire-trésorier, le major H.C. Sheppard, J.J. Gormully et K.R. MacPherson. Se joignent à eux peu après George T. Bonner, F.V.S Crosby et E.C. Grant. En 1895, le club loue son terrain, pour la saison, de plusieurs tenanciers : Jacques Bouchard (20 $), Charles Warren (6 $), Désirée Guay (2 $) et Z. Gagné (1 $).
La principale difficulté durant une partie de golf de l’époque est de ne pas frapper les moutons qui paissent afin de garder l’herbe courte. C’est avant l’avènement des tondeuses mécaniques! Le chalet actuel se construit en 1905. L’ancien président américain Howard Taft (1909-1913), alors juge en chef de la Cour suprême américaine, préside le Murray Bay Golf Club de 1914 à 1921. Ses descendants ont toujours un pied à terre à La Malbaie. À la mort du dernier seigneur de Murray Bay, en 1929, le club rachète les terrains à la succession. Ils ajoutent 10,5 hectares en 1959, pour expansion future.
Le premier président originaire de la région est Jean-Arthur Tremblay, au début des années 1970. Plusieurs autres lui succèdent par la suite. C’est l’époque durant laquelle plusieurs jeunes de la région commencent à s’intéresser au golf, comme Marlène Desbiens, aujourd’hui championne au « Championnat mid-amateur et sénior féminin ».
Dès l’été 2025, vous pourrez vous procurer le livre Passeurs de mémoire au pays de Charlevoix, publié aux Éditions GID. Il sera en vente à la boutique du Musée de Charlevoix, sur le site Web de Parcours Fil Rouge ou en librairie.