En complément de chacun des circuits-familles, « Passeurs de mémoire » propose des capsules d'info gratuites.
La veillée à la ferme pendant l’hiver, 1667. Bouzonnet-Stella, Claudine. (Bibliothèque municipale de Lyon)
La plupart des Gagnon de la Nouvelle-France proviennent de Tourouvre, village de l’ancien comté du Perche en France. Plus précisément, ils sont originaires de la Gagnonnière, située entre Tourouvre et le hameau de La Ventrouze.
Le patriarche, Pierre Gagnon, est propriétaire d’une terre. On ne connaît que le nom de ses parents : Barnabé Gagnon et Françoise Creste. Pierre et son épouse Renée Roger, fille de Gervais et de Marion Aubert, tiennent une auberge à la Gagnonnière. Mariés en 1597, ils ont sept enfants : Marguerite, Noël, Louis, Mathurin, qui apprend à lire et à écrire, Mathurine, Jean et le benjamin Pierre. Marguerite épouse Antoine Bédard qui décède prématurément. En 1624, elle se remarie à La Ventrouze avec Éloi Tavernier.
Pierre Gagnon, père, décède au début des années 1630. Vers 1635, Mathurin Gagnon a une fille hors mariage avec Vincente Gauthier. Les parents ne se marient pas, mais signent une convention dans laquelle la mère promet de prendre soin de l’enfant.
En 1640, ils prennent la décision d’émigrer en Nouvelle-France. Mathurin, Jean et Pierre sont alors célibataires. Marguerite et son mari décident, eux aussi, de faire la traversée. Cette décision incite leur mère, Renée Roger, à faire de même.
La Place capitale dans la Basse-ville, Québec. Franz Xaver Habermann, 1775. (Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 0002724480)
Les frères Gagnon, ayant reçu une concession sur la côte de Beaupré, entre Château-Richer et Sainte-Anne-de-Beaupré, s’affairent sur leur terre. Vers 1643, Mathurin retourne à Tourouvre pour ramener à Québec sa fille Marthe, maintenant âgée de huit ans.
En 1651, les frères Gagnon reçoivent un terrain dans la Basse-Ville de Québec. Ils y construisent une maison et y passent l’hiver. En octobre 1658, ils acquièrent un magasin à Québec et font du commerce pendant la saison morte.
À l’âge de 14 ans, Marthe épouse Jean Doyon le 19 novembre 1650 à Beaupré. Après 15 ans de mariage, le couple a six enfants. Doyon décède en 1664 à l’âge de 45 ans. Marthe se remarie avec Jacques Lesot. Un fils naît de cette union. Marthe décède en novembre 1670 à la mi-trentaine. Parmi ses descendants, on retrouve l’ancienne sénatrice et secrétaire d’État américaine, Hilary Rodham Clinton.
Le semeur, Jean-François Millet, 1851. (Bibliothèque nationale de France, Collection Gallica)
Joseph-Marie Gagnon, arrière-petit-fils du pionnier Jean Gagnon et de Marguerite Cauchon, épouse Madeleine Tremblay à Petite-Rivière-Saint-François en 1709. Madeleine est la sœur de Pierre, premier seigneur des Éboulements. Pierre habite Baie-Saint-Paul quelques années avant de s’établir dans sa seigneurie. Un descendant du pionnier Pierre Gagnon, François, arrive à Baie-Saint-Paul au début des années 1760.
Goélettes au quai de l’île aux Coudres, 1950. (Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P728,S1,D1,P4-12, photo : Lida Moser)
La famille Gagnon de La Malbaie opère des goélettes commerciales par cabotage pendant trois générations. La grève de La Malbaie et le quai Casgrain forment la base des opérations.
Le cabotage sur le fleuve Saint-Laurent consiste à transporter, de port en port et le plus près possible de la côte, des marchandises en vrac et des billots de bois. Avant l’arrivée du train à La Malbaie en 1919 et avant la construction de la route carrossable en hiver en 1945, le cabotage sur le fleuve est le meilleur moyen de faire parvenir les marchandises aux villages de Charlevoix, de la Côte-Nord et, pour un temps, du Saguenay.
L’activité navale favorise le développement des chantiers maritimes de Charlevoix. Tous les villages côtiers ont leurs constructeurs de goélettes. Le savoir-faire se transmet, par le geste et la parole, de génération en génération. Au fil des ans, les artisans constructeurs maritimes de Charlevoix adaptent leurs bateaux à la navigation sur le fleuve. Au XIXe siècle, ils optent pour les coques à fond plat afin de faciliter la navigation en eau peu profonde et l’échouage sur les battures.
Dans les années 1920, les moteurs remplacent les voiles. La forme de la poupe évolue aussi en ellipse et on ajoute une cabine sur le pont, avec dortoir et cuisine. Les dernières et plus grosses goélettes ont 30 mètres de long et 8,8 mètres de large ainsi qu’une capacité de transport de 222 tonnes. Le moteur a une puissance de 270 chevaux-vapeur. La dernière goélette construite dans la région, le Saint-André, est conservée en cale sèche au Musée maritime de Charlevoix dans le secteur Saint-Joseph-de-la-Rive du village des Éboulements.
L’Association Perche-Canada identifie plusieurs personnalités publiques qui descendent directement de Jean Gagnon et de Marguerite Cauchon. Parmi celles-ci, on trouve, notamment, les chanteuses Céline Dion, Ginette Reno, Diane Tell, Isabelle Boulay et Fabienne Thibeault, le chanteur Justin Bieber, l’écrivain franco-américain Jack Kerouac, le cinéaste Xavier Dolan et les acteurs Ryan Gosling et Jim Carrey.
Pierre Gagnon compte parmi ses descendants les chanteuses Isabelle Boulay, Diane Tell, Lynda Lemay et Madonna Louise Ciccone ainsi que le cinéaste Xavier Dolan.
Armoiries Gagnon.
Dès l’été 2025, vous pourrez vous procurer le livre Passeurs de mémoire au pays de Charlevoix, publié aux Éditions GID. Il sera en vente à la boutique du Musée de Charlevoix, sur le site Web de Parcours Fil Rouge ou en librairie.
Au Kamouraska, Passeurs de mémoire offre un autre circuit consacré à la famille Gagnon (Belzile). Pour vous le procurez, cliquez ici.