Capsules d'info

Introduction

En complément de chacun des circuits-familles, « Passeurs de mémoire » propose des capsules d'info gratuites.

En France

Pierre Boucher, seigneur de Boucherville (1622-1717). Estame, 1890. (Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 0002728676)

Les deux principales lignées de Guay établies au Canada sont celles qui descendent de Jean Guay (à l’origine Guiet) et de Gaston Guay (à l’origine Guiot). Le premier est venu de Charente-Maritime alors que le second est venu du département de Seine–Saint-Denis (couronne nord-est de Paris).

Gaston avait trois sœurs connues dans sa ville d’origine, Montreuil. Une était mariée et l’on ignore le sort des deux autres.

Pierre Boucher, gouverneur de Trois-Rivières, était passé par Montreuil au printemps de 1662. Il y avait recruté 100 hommes qui étaient venus en Nouvelle-France. Les Guay ont fait le voyage dix ans plus tard. Gaston et Jeanne étaient déjà mariés lors du passage de Boucher et ils avaient des enfants. S’ils ne connaissaient pas de personnes qui étaient parties, ils en ont sûrement entendu parler.

De Guay à Castonguay

Carte du pays des Hurons, 1631-1651. Jean de Brébeuf (1593-1649). (Wikimédia, Bibliothèque du Congrès)

Deux Guay migrent vers la Nouvelle-France avant l’arrivée de Gaston. On peut facilement comprendre comment ses enfants ou petits-enfants se font appeler les « Gaston Guay », qui devient « Castonguay » ou « Guay dit Castonguay ». À une époque plus récente, dans Charlevoix, on les aurait appelés les « Guay à Gaston ». Autre temps, autres mœurs !

Tous n’adoptent pas le surnom Castonguay. En examinant les actes de mariage des Guay établis dans Charlevoix, on ne retrouve aucun « Castonguay » dans la branche établie à La Malbaie et aux alentours. Ceci inclut Noël, fils de Mathieu et époux de Catherine Simard, ses fils Noël, époux de Josèphe Tremblay, Joseph, époux de Procule Tremblay, et le fils de ce dernier, Josse, qui épouse Geneviève Maltais.

François et Thérèse Guay, respectivement sixième et septième enfants de Joseph et de Procule, épousent une sœur et un frère Grenon, Dorothée et Henri, en même temps. Aucun d’entre eux n’utilise le surnom Castonguay.

Jean Guay

À l’origine d’une autre lignée Guay, plus nombreuse que celle de Gaston, on trouve Jean Guay et son épouse Jeanne Mignon. Bien qu’ils soient les ancêtres de la plupart des Guay d’Amérique, leurs descendants sont à peu près absents de Charlevoix.

Baptisé en 1627 à Notre-Dame-de-Berneuil, en Charente-Maritime, Jean Guay, fils de Jean et de Marie Dumand, arrive à Québec à l’âge de 20 ans. Il est « donné » aux Jésuites. Au XVIIe siècle en Nouvelle-France, un « donné » est un laïc, qui, sans être membre d’un ordre religieux, se consacre à Dieu en offrant sa vie et son service en échange de fraternité et soutien.

Après deux ans à Québec, il se joint à une équipe qui se rend au fort Sainte-Marie, près de la baie Georgienne. Au fort, l’équipe ne trouve que des ruines, les Iroquois passés avant eux ayant tué 2 000 Hurons et détruit la mission jésuite. Devant ce constat, le groupe reprend le chemin de Québec le 10 juin 1650. En compagnie de 300 Hurons, ils atteignent Montréal le 28 juillet.

Après son service chez les Jésuites, Jean Guay s’établit sur la côte de Lauzon, sur une terre voisine de celle de Guillaume Couture, dont une fille avait épousé Jean Côté, navigateur et futur maître de la seigneurie de La Malbaie.

Jean Guay opère des barques qui font la traversée entre Lévis et Québec. On raconte qu’il dépense beaucoup d’argent pour repêcher l’ancre du bateau de William Phipps ayant dû fuir à la hâte pour ne pas subir les foudres du gouverneur Frontenac.

En 1652, Jean épouse Jeanne Mignon, âgée de 16 ans. Elle est la fille de François Mignon et de Marie Bélanger. Onze enfants naissent de ce mariage ; quatre fils atteignent l’âge adulte : Louis, Ignace, Jacques et Michel et parmi eux trois transmettent le patronyme. Jacques s’établit à Beaumont, et les trois fils de la famille à Lauzon.

Jean Guay décède en 1694 et Jeanne Mignon, en 1701.

Décès

L’extrême-onction des malades, 1779. Pietro Antonio Novelli (1729–1804). (Wikimédia, Galerie Bassenge)

L’acte de sépulture de Gaston Guay, daté du 6 janvier 1682, indique qu’il était dans sa maison et a reçu les « Sts Sacrements de pénitence viatique et d’Extreme Onction », ce qui signifie que sa maladie a été suffisamment longue pour que le prêtre vienne à la maison lui administrer le viatique (communion).

L’Église catholique recommande au fidèle qui approche de la mort de recevoir trois sacrements successifs : celui de pénitence et de réconciliation, l’onction des malades et l’eucharistie donnée en viatique. Autrefois, on utilisait le mot « extrême-onction » pour décrire la combinaison de l’onction des malades et de l’eucharistie.

Gaston décède vers l’âge de 49 ans. Son acte de baptême nous informe qu’il a en réalité un peu plus de 51 ans. Sa femme Jeanne Prévost ne se remarie pas et lui survit pendant plus de 17 ans.

Armoiries

La branche de Jean Guay possède un blason à son effigie, mais pas celle de Gaston Guay.

Passeurs de mémoire au pays de Charlevoix

Dès l’été 2025, vous pourrez vous procurer le livre Passeurs de mémoire au pays de Charlevoix, publié aux Éditions GID. Il sera en vente à la boutique du Musée de Charlevoix, sur le site Web de Parcours Fil Rouge ou en librairie.