Des familles pionnières prennent racine dans la vallée du Saint-Laurent dès le premier quart du XVIIe siècle. D’abord concentrée autour de Québec, la migration touche les deux rives du fleuve et de ses affluents, créant au passage des seigneuries et des paroisses. Plusieurs régions deviennent le berceau de familles dont la nombreuse descendance anime toujours notre société. Peut-être vous-même, des parents, des amis ou des voisins portez ces noms souvent familiers. Avec Passeurs de mémoire, Parcours Fil Rouge vous invite à une grande fête de famille dans vos régions d’origine.
Guillaume Pelletier (Peltier) naît vers 1598 à Bresolettes, dans le Perche. Il y épouse Michelle Mabille le 12 février 1619. Le couple arrive en Nouvelle-France en 1641 avec son fils Jean, alors âgé d’environ 14 ans. Guillaume est d’abord engagé par Robert Giffard, seigneur de Beauport et également originaire du Perche. Il s’établit sur la Côte-de-Beaupré.
À Québec en novembre 1649, Jean épouse Anne Langlois. Alors âgée de 12 ans, elle est la fille de Noël Langlois et de Françoise Grenier de Beauport. Jean, Anne et leurs enfants habitent la maison des parents de Jean jusqu’en 1665, année du décès de sa mère, Michelle Mabille. Ils passent par l’île d’Orléans, l’Île-aux-Oies et l’Île-aux-Grues avant de s’établir définitivement dans la seigneurie des Aulnaies vers 1679. Leur déplacement est probablement motivé par le fait que leur fils Noël et leur fille Anne soient déjà établis dans la Grande-Anse de la seigneurie de La Pocatière.
Comme d’autres arrivants, Jean pourrait aussi avoir été attiré par l’abondance des terres arables ou le potentiel de la pêche pour subvenir à ses besoins. Rappelons que durant cette période de peuplement, les colons côtoient des Malécites et des Micmacs qui fréquentent cette partie de la Côte-du-Sud.
Guillaume Pelletier et Michelle Mabille sont les ancêtres de la majorité des Pelletier d’Amérique. Parmi leurs nombreux descendants, soulignons quelques noms connus tels que le lieutenant-gouverneur Charles-Alphonse-Pantaléon Pelletier, le journaliste et syndicaliste Gérard Pelletier, le maire Jean Pelletier, le chef d’orchestre Wilfrid Pelletier, la comédienne Denise Pelletier et son frère cadet le metteur en scène et comédien Gilles Pelletier, les auteures-compositrices-interprètes Klô Pelgag et Sophie Pelletier ainsi que le médaillé olympique David Pelletier. À la fin du XXe siècle, le patronyme Pelletier figure au 12e rang des noms de famille du Québec avec environ 32 900 porteurs de ce nom.