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La seule chose qu’on puisse affirmer avec certitude, c’est que Philippe Amiot et Anne Couvent sont du nord de la France. En l’absence de recherches pointues sur le sujet, on dit que Philippe Amiot était de Château-Thierry (Aisne, est-nord-est de Paris), qu’Anne Couvent était de Brécy (Cher, sud de Paris) et que leur fils Mathieu est né à Chartres (Eure-et-Loire, sud-ouest de Paris). Puisque Philippe et Anne sont arrivés à Québec avec un enfant de 9 ans et qu’eux-mêmes étaient à ce moment âgés de moins de 34 ans, il est improbable qu’ils aient laissé de jeunes enfants vivants en France.
Samuel de Champlain envoie le jeune Étienne Brûlé apprendre la langue huronne. Sculpture, Hamilton MacCarthy, 1915. (Wikipedia)
L’examen des actes de mariage nous révèle qu’à partir du mariage de Joseph Villeneuve fils avec Louise Bouchard, le nom inscrit au registre est « Villeneuve ». Ce mariage a eu lieu en 1717.
On sait relativement peu de choses sur lui. Il est né en France, un an ou deux après Mathieu. Venu en Nouvelle-France avec ses parents et son frère, il a été engagé par les Jésuites. Il a appris le huron et servait d’interprète. On dit qu’il était un athlète remarquable, particulièrement à la course. Jean Amiot est mort noyé à Trois-Rivières, toujours célibataire, lors d’un voyage avec le jésuite François Marguerie. Le fait qu’il y ait ensuite eu liquidation de ses biens nous donne une bonne idée de sa situation et de son âge. Il se préparait pour le mariage.
Charles est né à Québec environ un an après l’arrivée de ses parents. Le gouverneur, Charles de Montmagny est son parrain. Il étudie au collège des Jésuites et à l’âge de 14 ans (1650), il accompagne au pays des Hurons le père Bressani. Après son mariage du 2 mai 1660 à Geneviève de Chavigny, Amiot ouvre un magasin à Québec au pied du cap aux Diamants. Son commerce était spécialisé dans la pêche à l’anguille et les fourrures. Charles et Geneviève ont eu trois enfants, dont seulement un garçon survivant.
Ses voyages chez les Papinachois avec le jésuite Henri Nouvel lui valent une certaine notoriété de son vivant. Nouvel était arrivé à Québec dans l’été de 1662.
Selon les Relations, leur premier voyage s’est déroulé d’avril à juin 1663 et un second voyage a eu lieu de novembre à avril 1664. Durant ce deuxième voyage, ils se rendent dans l’arrière-pays de Rimouski où ils hivernent avec une bande d’Algonquins aux environs du Lac Matapédia ou du Lac Mitis. Au printemps, Nouvel, Amiot et une bande de Papinachois se rendent à la rivière Peritibistokou (des Outardes) qu’ils ont atteinte le 14 mai. Après deux semaines, ils remontent la rivière et traversent par portage à la rivière Manikouaganistikou (Manicouagan). Ils remontent jusqu’au Lac Saint-Barnabé (Manicouagan) où ils arrivent le 9 juin. Le 30 juin, ils sont de retour à Québec.
Charles Amiot décède le 10 décembre 1669. « En considération des bons services que feu Amiot a rendus en ce pays, » l’intendant Jean Talon concède à sa veuve, le 3 novembre 1672, le fief de Vincelotte, dans la paroisse actuelle de Cap-Saint-Ignace. Son fils Charles Joseph en hérite et en adopte le nom (Vincelotte).
Les traces documentaires du décès de Philippe sont indirectes. L’acte de naissance de son fils Charles, le 26 août 1636, nous indique clairement qu’il est le père sans nous dire qui était présent au baptême. Nous savons qu’il était en vie neuf mois avant, soit à la fin novembre 1635. Nous savons également qu’Anne Couvent s’est remariée à Québec le 26 septembre 1639. Philippe ne serait pas mort la veille; disons six mois plus tôt. Son décès est donc entre décembre 1635 et mars 1639.
Relations des Jésuites de la Nouvelle-France 1662-1663. (Wikipedia)
Après l’établissement de Québec, Champlain encourage le placement de jeunes garçons auprès des différentes communautés autochtones afin qu’ils apprennent la langue et puissent servir d’interprète. Le premier d’entre eux a été le fameux Étienne Brulé (1592-1632). L'historien Gilles Havard identifie une vingtaine de personnes qui remplissent ce rôle dans les premiers temps de la Nouvelle-France. Notre historiographie a beaucoup valorisé la fonction des truchements en la présentant comme un modèle de liberté et d’adaptation, sinon de survie pour la petite colonie. Havard nous permet de relativiser le rôle des truchements dans la colonie naissante du début du XVIIe siècle.
Armoiries de l’Association Amyot dit Villeneuve.
Les armoiries de l’Association Amyot dit Villeneuve.
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